Cette série d'articles revient sur les idées reçues les plus courantes relatives au financement des start-ups, TPE (Très petites entreprises) et PME (Petites et moyennes entreprises).
Pour voir l'idée reçue n°3 : le financement bancaire se marginalise chez les start-up et TPE, face à la montée du capital investissement
Idée reçue n°4 : les épargnants
jouent un rôle très limité dans le capital investissement
Le poids des particuliers et des family
offices
Les causes
Des ménages aux liquidités élevées
Un changement récent dans l’affectation
de l’épargne
A retenir :
Pour voir l'idée reçue n°3 : le financement bancaire se marginalise chez les start-up et TPE, face à la montée du capital investissement
Pour voir l'idée reçue n°2 : le soutien de la recherche et développement (R&D) en France est insuffisant
Pour voir l'idée reçue n°1 : les TPE / PME peuvent s'autofinancer
Pour voir l'idée reçue n°1 : les TPE / PME peuvent s'autofinancer
Idée reçue n°4 : les épargnants
jouent un rôle très limité dans le capital investissement
La faiblesse des montants investis par les particuliers
en direct dans des entreprises non cotées laisse penser qu’ils jouent, au
final, un rôle très limité dans le capital investissement.
Le poids des particuliers et des family
offices
Pour exister, les fonds d’investissement
doivent eux-mêmes trouver des clients prêts à leur faire confiance pour la
gestion de leur argent. Les clients des fonds d’investissement sont
essentiellement des institutionnels (banques, assurances, caisses de retraite,
fonds de fonds..), mais également des particuliers et des family offices.
Il s’avère en fait que les personnes physiques (particuliers) et celles ayant confié le placement de leur patrimoine à des family offices représentent la première source de financement sur le segment du capital risque et du capital développement. En 2011, ils ont financé près de 1,2Mrds€ en 2011.
Répartition des capitaux levés
par les acteurs du capital investissement membres de l’AFIC en 2011 –
répartition par type de souscripteur
Année 2011
|
en M€
|
En %
|
Personnes physiques / family offices
|
1 249
|
21,5%
|
Fonds de fonds
|
993
|
17,1%
|
Assurances / mutuelles
|
971
|
16,7%
|
Banques
|
901
|
15,5%
|
Caisses de retraite
|
888
|
15,3%
|
Secteur Public
|
810
|
13,9%
|
Source : AFIC
Les causes
Des ménages aux liquidités élevées
Contrairement à certaines idées reçues, la
France ne manque pas de liquidités. Avec un flux d’épargne de 94Mrds€ en
2011, le taux d’épargne français est élevé : 16,1% en 2011.
Un changement récent dans l’affectation
de l’épargne
La crise financière de 2009, et la débâcle
boursière qui s’en est suivie, ont engendré une réaction de grande méfiance
vis-à-vis des marchés financiers et ont profondément modifié l’affectation de
l’épargne des ménages.
S’est produit un phénomène, jusqu’ici inédit,
de décollecte des OPCVM (Organismes de placement collectif en valeurs
mobilières) sur l’ensemble de l’année 2011 et des placements en assurance-vie,
à partir du 3ème trimestre 2011. Ces placements financiers
contiennent généralement, entre autres, des actions cotées, et des obligations
de grandes entreprises françaises.
Une partie de ces fonds a été réaffectée à des
placements très peu risqués, mais ont également profité aux entreprises non
cotées. Il existe plusieurs raisons principales à ce changement :
- une anticipation d’une baisse des rendements sur les actions cotées et les assurances-vie. Celle-ci a pu inciter les particuliers à affecter une partie de leur épargne vers des placements à plus fort rendement (sociétés non cotées, par exemple) ;
- une incompréhension croissante des mouvements boursiers (cours de bourse très volatils d’un jour à l’autre) ;
- un manque de visibilité quant à l’utilisation finale de certains de leurs placements. En sélectionnant soi-même les start-up dans lesquelles investir, les épargnants ont pu retrouver du « sens » dans l’affectation de leurs placements et investir dans des instruments dont ils apprécient la teneur et la portée.
Répartition
des flux d’épargne par classe d’actifs
Des incitations fiscales en faveur des investissements par les particuliers dans les entreprises non cotées
Adoptée en 1997, la loi TEPA (loi en faveur du
Travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat) a offert aux particuliers des
réductions sur l’ISF (Impôt sur la fortune) et sur l’IR (Impôt sur le revenu),
en cas d’investissement dans des entreprises non cotées récemment créées.
Initialement, les ménages pouvaient déduire
75% du montant investi de leur ISF (50% en 2011) et 25% de leur IR (18% en
2011), avec un plafond de 50K€ par an, et l’obligation de ne pas céder les
titres ainsi souscrits avant 5 ans (cf. chapitre 6.6.3).
L’avantage fiscal permet de réduire le risque pris
par l’investisseur et est destiné à encourager les investissements dans les
sociétés en amorçage (start-up). En 2011, en France, pour 1€ investi, l’épargnant soumis à
l’ISF ne risquait réellement de perdre que 0,5€, puisque 50% du montant de son
investissement était déductible du montant de son impôt. Le risque s’en
trouvait donc divisé par deux.
A retenir :
Idée
reçue n°4 fausse : les particuliers, en direct, ou via
des family offices restent les
premiers financeurs du capital investissement. Le niveau d’épargne élevé en
France, combiné à des incitations fiscales, permettrait de soutenir le
développement des start-up et TPE, si ces placements leur étaient davantage
destinés.
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