L’objectif de cette série d'articles est de
revenir sur les idées reçues les plus courantes relatives au financement des start-ups, TPE (Très petites entreprises) et PME (Petites et moyennes entreprises), de souligner la façon dont elles se financent
aujourd’hui, et la façon dont elles se financeront demain.
Idée reçue n°1 : les TPE / PME peuvent s’autofinancer
La capacité d’autofinancement des entreprises
peut s’apprécier au travers du niveau de leurs résultats nets (ou bénéfices) et
du poids de leurs fonds propres sur le total de bilan (niveau de
capitalisation). Plus ces indicateurs seront élevés, stables ou croissants dans
le temps, plus la société pourra financer ses investissements sur ses
ressources propres, sans dépendre de financements externes.
On parle souvent d’une plus faible
capitalisation des TPE par rapport aux grandes entreprises. Or, les fonds
propres ne semblent pas manquer aux TPE.
Une tendance au renforcement des fonds propres
Les TPE présentent des ratios de fonds
propres sur total de bilan élevés, en augmentation au cours des années
1990-2010, malgré les différentes périodes de crises économiques.
En 2010, les fonds propres s’élevaient
à plus de 45% du total bilan des TPE (CA < 2M€) , contre 42% chez les PME et
36% chez les grands groupes. Dans les années 90, les capitaux propres
représentaient moins de 37% du total bilan des TPE.
Les TPE apparaissent alors peu
dépendantes des financements bancaires.
Les causes
L’essentiel des fonds propres des TPE
provient de la mise en réserve de bénéfices non distribués à leurs associés.
Cette situation, relativement
surprenante surtout en période de tensions économiques, est liée aux éléments
suivants :
- relative prudence adoptée par les dirigeants, qui, devant l’incertitude économique, ont réduit besoin en fonds de roulement (achat de stocks, recrutements…) et investissements pour conserver une trésorerie confortable,
- modération des associés, qui ont préféré augmenter le niveau de leurs réserves (soit laisser les bénéfices dans la société), plutôt que de se verser des dividendes ;
- crainte de ne pouvoir trouver des financements externes, accentuant la modération des dépenses d’investissement.
Ratio
fonds propres / total bilan moyens (en %)
Des fortes disparités au sein de la catégorie des TPE / PME
Ces différents constats ne doivent
néanmoins pas faire oublier que de fortes disparités subsistent d’une
entreprise à une autre. En effet, 25% des TPE ont un ratio « fonds
propres / total bilan » inférieur à 16% (et donc des dettes proches de 85%
du bilan).
A retenir :
Idée
reçue n°1 fausse : les TPE ont, dans l’ensemble, une
certaine capacité d’autofinancement. Il semblerait que, par prudence, les
dirigeants restreignent très régulièrement leurs dépenses d’investissement et ne
touchent pas à ce « matelas » financier. On note néanmoins des
situations très contrastées entre entreprises.