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samedi 12 janvier 2013

Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi : retour sur les mesures concernant le financement des entreprises

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Parmi les 8 leviers de croissance identifiés dans le pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi, 2 mesures concernent plus particulièrement le financement des PME.

Levier 2 : garantir aux TPE, PME et aux ETI des financements performants et de proximité

Décision n°2 : Mettre en place une nouvelle garantie publique permettant d’apporter plus de 500 M€ de trésorerie aux PME.

Cette mesure doit mise en œuvre par la BPI (Banque publique d’investissement). Prometteuse, cette idée n’est pas néanmoins pas novatrice : Oséo offre déjà des garanties aux PME, notamment pour leur faciliter l’accès aux emprunts bancaires.

L’intervention d’Oséo (avant la BPI) était déjà considérable, puisque chiffrée en dizaine de milliards d’euros.

Mis en perspective avec l’existant, ces 500 millions d’euros supplémentaires ne sont-ils pas une goutte dans l’océan ? Si l’on voulait réellement redynamiser le financement des PME, ne faudrait-il pas y ajouter plusieurs milliards ?

Décision n° 3 : Établir un plan d’actions pour lutter contre l’allongement des délais de paiement.

Les PME pourraient recourir à l’administration pour forcer le respect des délais légaux. L’Etat promet également de réduire le décalage à 20 jours d’ici 2017.

Il est certes nécessaire de réduire les délais de paiement et tout particulièrement ceux émanant de l'Etat, réputé pour sa lenteur à honorer ses factures, mais cela concernera-t-il aussi les collectivités locales, qui sont elles aussi toujours aussi peu diligentes en la matière ?

Cette question de la réduction des délais de paiement n’est pas sans rappeler les inconvénients de la LME (Loi de modernisation de l’économie). Cette loi, qui avait déjà rabaissé les délais de règlements fournisseurs, avait assaini certaines relations et contribué à améliorer la trésorerie de quantité de PME. En revanche, toute une catégorie s’est trouvée lésée, car exclue du champ d’application, et a vu son besoin en fonds de roulement augmenter. Les entreprises exportatrices, notamment, se sont retrouvées obligées de payer leurs fournisseurs plus tôt, sans pouvoir demander des efforts similaires à leurs clients étrangers.


Décision 4 : Créer la Banque Publique d’Investissement (BPI) début 2013

Le pacte propose que le « livret d'épargne industrie » (en remplacement du LDD, Livret de développement durable) soit davantage mobilisé en faveur des PME. Cette décision reste très floue : dans quelle mesure cette épargne pourra-t-elle être mobilisée ?

De même, les 42 milliards d’euros de budget gérés par la BPI sont pour grande partie une simple consolidation des budgets individuellement gérés par les entités préexistantes (Oséo, CDC Entreprises, FSI…). Il est néanmoins difficile de comparer précisément cette allocation globale avec le montant actuel, tant les chiffres sont difficiles à obtenir. 

Le redéploiement des 2 milliards d’euros du PIA (Programme des investissements d’Avenir) vers cinq secteurs prioritaires sont une simple réallocation de fonds déjà existants.

On peut donc se demander où est le véritable changement, si ce n’est, on l’espère, une meilleure clarification et lisibilité des rôles des différentes entités composant la BPI (Oséo, CDC Entreprises, FSI, FSI Régions….).

Il est également proposé de développer une activité de capital risque au sein de la BPI, rôle jusqu’ici déjà assumé par CDC Entreprises. Il est en outre précisé qu’elle pourrait intervenir au travers de titres de capital sans droit de vote. Ce mode d’intervention est novateur, puisqu’à mi-chemin entre les investissements avec droit de vote classiques (aujourd’hui réalisés par le FSI ou la CDC) et les Obligations convertibles (OC, souscrites par Oséo). Cette mesure est intéressante, car elle permet de décorréler investissement financier et gouvernance, en évitant que la dilution des fondateurs au niveau du capital ne se traduise par une perte de pouvoir trop importante.

Décision 5 : Encourager le financement des entreprises par la réforme de la fiscalité de l’épargne

Cette mesure semble intéressante, mais elle est tellement peu détaillée qu’il est difficile d’en mesurer la portée. D’autant que les réformes fiscales récentes ne vont pour le moment pas dans le sens des épargnants. Cette mesure est-elle à relier avec la décision n°7 ?

Décision 6 : Recentrer les banques sur leur cœur de métier.

L’idée semble être, au travers d’une loi bancaire, de repositionner les banques dans leur rôle originel, à savoir financer l’économie. Là encore, l’annonce est trop floue pour en analyser l’impact.

Décision 7: Faciliter l’accès des PME et des ETI aux marchés des capitaux

On évoque depuis longtemps un PEA « spécial PME ». A chaque fois, l'on se heurte à sa difficile mise en place. Seul un pourcentage limité de ce PEA ne pourra en tout état de cause être investi dans les PME. En effet, si l’on veut continuer de garantir l’essence même du PEA, c’est-à-dire, la capacité pour son détenteur de le liquider ou de vendre partie de leurs parts, à tout moment, il est essentiel de garantir un niveau minimum de liquidité au niveau des titres investis. Or, il est plus difficile de vendre rapidement des actions de PME à un cours prédéterminé, que celles de grandes entreprises cotées.

Ceci freine alors la liquidité du placement et rend nécessaire l’investissement dans d’autres titres plus liquides dans le PEA (monétaire, actions cotées…), réduisant in fine la part accordée aux PME.


Levier 7 : Faciliter la vie des entreprises en simplifiant et stabilisant
leur environnement réglementaire et fiscal

Décision 26 : Stabiliser, sur la durée du quinquennat, 5 dispositifs fiscaux importants pour l’investissement et la vie des entreprises.

Cette mesure concerne à la fois les incitations fiscales relatives à l’investissement dans les PME (réduction ISF-TEPA et loi Madelin), mais également le CIR (Crédit d’impôt recherche), le dispositif JEI (Jeune entreprise innovante) et le CET (Contribution économique territoriale).

Cette annonce est une véritable bonne nouvelle, si ce n’est la meilleure, dans un contexte de relative instabilité fiscale en France.

Il est néanmoins dommageable que certains dispositifs n’aient pas été renforcés. On regrette, par exemple, le fait que le CIR ne soit pas davantage redirigé vers les PME. Les grandes entreprises en restent encore les grands bénéficiaires. De même, le dispositif de réduction fiscal au titre de l’investissement dans les PME demeure très timide : seuls 18% des montants investis par un particulier peuvent être déduits de son impôt sur le revenu.


Décision n° 27 : Engager à court terme cinq chantiers de simplification des démarches
des entreprises.

La mise en place d’un « guichet unique » permettrait notamment aux entreprises de ne fournir qu’une seule fois les mêmes informations à l’administration, de simplifier l’accès aux aides et subventions publiques.

Une fois mise en œuvre, ce guichet fera gagner un temps considérable aux entreprises. Le calendrier de mise en place reste néanmoins à moyen terme. Les dirigeants devront donc patienter au moins deux ans.


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Stéphanie Le Beuze - le buzz du financement d'entreprise © 2011 DheTemplate.com & Main Blogger. Supported by Makeityourring Diamond Engagement Rings

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